Vivre son corps

ENTRETENIR UNE BONNE RELATION À SON CORPS

Sur le chemin de ma recherche constante de bien-être corporel, j’ai eu la chance de rencontrer des personnes inspirantes qui ont semé des graines en moi, me permettant ainsi d’entretenir une relation plus saine avec moi-même et, par extension, avec les autres. L’une de ces rencontres qui a profondément bouleversé ma perception de mon corps et de moi-même s’est déroulée avec un Chaman nommé Attawalpa, originaire d’Équateur et venant en Europe pour partager sa sagesse spirituelle.

Notre échange a été véritablement révélateur et a ouvert une porte dans mon esprit, transformant ma façon de penser et rendant tout à nouveau possible. Ce fut comme un électrochoc. Depuis cette rencontre, je vis selon un mantra qui résonne en moi : « Pour que nos corps ne soient plus au centre, mais bel et bien vivants. »

J’ai toujours été fasciné par l’idée de savoir comment ma relation avec mon corps aurait été si j’étais né femme dans un autre pays, dans une autre culture ou une autre communauté. Attawalpa m’a confié que les femmes autochtones n’ont pas du tout le même rapport à leur corps que nous occidentales. Leur corps n’est pas au centre de leur identité, il ne les définit pas. Pour elles, il est un instrument qui leur permet de se déplacer, de travailler, d’aimer, mais il ne détermine pas qui elles sont.

Photo : Louie Salto

Dans vos propres échanges avec les autres, vous est-il déjà arrivé.e d’être tellement obsédé.e par l’image que vous renvoyiez dans le regard de votre interlocuteur que vous ne parveniez pas à être véritablement présent.e et engagé.e dans la conversation ? Votre esprit est ailleurs, votre corps devient un mur entre vous et l’autre.

Eh bien, cela m’arrivait tout le temps ! Une voix incessante dans ma tête me dictait comment m’asseoir, parler, bouger, sourire, tant de préoccupations mentales qui m’empêchaient d’être réellement vue par l’autre, de ressentir et de vivre pleinement.
Je ne prétends pas que les paroles d’Attawalpa aient tout changé instantanément, mais elles m’ont permise de prendre conscience de l’emprise de mes préoccupations liées à mon apparence physique sur moi. Elles me plongeaient dans une souffrance invisible aux yeux des autres, mais terrible pour moi-même. C’était une solitude indescriptible. En accordant trop d’importance à mon corps et à ce qu’il représentait dans la société, j’ai fini par me définir uniquement à travers cela, ce qui est dangereux et extrêmement limitant.

 

M’autoriser à penser différemment, à inverser les priorités, a marqué le début d’une nouvelle relation avec mon corps. Il n’était plus le centre de mes préoccupations. Il devient à ce jour un outil qui me permet de passer à l’action, de me battre pour ce qui est important, de rencontrer les autres, de poursuivre mes rêves. C’est grâce à lui que je suis en vie. Comprendre et intégrer cette notion a complètement transformé ma vie.

Écouter le témoignage complet d’Attawalpa (Shapes saison 1 épisode 8), où il partage sa sagesse spirituelle et son regard unique sur le rapport au corps.